d'entrer dans la ville sous peine de mort. Exemples: en 1630, METZ est épargnée par l'épidémie, mais les Messins se refusent à faire entrer qui que ce soit dans la ville. A VERDUN, la même année, on expulse les étudiants de PONT-A-MOUSSON qui avaient cherché refuge dans la ville car la peste sévissait chez eux. Toujours en 1630, dans les environs de NANCY, l'épidémie est très meurtrière, la ville elle-même est divisée en deux : ville vielle et ville neuve, le pont sur la Meurthe coupé. Mais malgré d'autres mesures draconniennes, rien n'y fait, et l'épidémie se propage à toute la ville. Les malades sont relégués dans des loges à MAREVILLE. Pour se préserver de la maladie, les médecins leur rendaient visite avec un flambeau de poix et de soufre à la main qu'il fallait avoir soin de tenir entre le malade et soi.

* Lorsque la maladie est là

Toute vie normale est interrompue, le couvre-feu est général. Il est interdit de manger certaine nourriture, en particulier du porc. On brûle tous les meubles des pestiférés, et même quelquefois leur maison. Dans les villes les cloches sonnent régulièrement et invitent la population à la prière car on considère la peste comme une manifestation de la colère divine. Tous les saints protecteurs de la peste sont invoqués (Saint Roch, Saint Sébastien), on voit leur culte se développer : tableaux de Georges de la Tour et de Raymond Constant dont "Le vœux de Nancy" de 1636 est exposé à l'église des Cordeliers de NANCY.
On invoque aussi la protection de la vierge (AVIOTH, SION, BENOITE-EN-VAUX)

* Les conséquences

La peste a été la principale cause de mortalité au cours de la guerre. Hélas, il existe sur ce sujet, peu de statistiques précises (les registres paroissiaux manquent ou ne sont pas remplis). Exemples : en 1633 à EINVILLE on trouve un matin cinquante deux personnes décédées. A METZ au cours de la grande épidémie de 1636 on enterrait plus de 300 personnes par jour et en Novembre 1635 il y aurait eu 6000 décès dans la ville. A Arlon, il y a de vingt à vingt huit mort par jour au moment des épidémies. A Audun-le-Tiche, après les épidémies de peste, il ne subsistait plus que sept personnes. Les militaires eux-mêmes souffrent terriblement tout en contribuant à la propagation de l'épidémie par leurs passages incessants dans les villes et villages.
Toute l'économie est profondément perturbée. Il n'y a plus personne pour cultiver la terre, les animaux de trait ont disparus, volés la plupart du temps; il n'y a plus rien à semer. Le blé atteint des prix énormes : une livre de pain valait 15 deniers en Février 1635, 40 en 1636, 88 en 1637. Pour se nourrir, les gens vont dans les champs, dans les bois, ramassent tout ce qui est comestible : racines, glands, baies sauvages. On va jusqu'à ramasser tous les animaux morts qu'on peut trouver.

* Cas de cannibalisme

Tous les chroniqueurs de l'époque en ont signalé. Généralement, on mangeait ceux qu'on trouvait morts, mais ce ne fut pas toujours le cas. certains ne vont pas hésiter à tuer des enfants pour se nourrir.
Dom Cassien Bigot: "Durant les grandes froidures, un jeune garçon s'étant allé chauffer chez un autre à BADONVILLERS, étant auprès


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